LA FICAIRE ET LE FRAGON
Ah ! mes amis, c’est une histoire peu ordinaire :
Voilà ! sous un fragon vivait une ficaire.
Lui était bien rigide, taisait ses sentiments
Les printemps se suivaient, mais un jour pourtant
Il décida de lui parler en spécialiste
Et lui tint ces propos plutôt surréalistes.
« - Rassemblons-nous, je crois aux médecines douces
Aux hommes qui ont mal, donnons un coup de pouce.
On dit, selon Paracelse, que vous avez
Une racine aux formes un peu trop contournées,
Qui en suivant sa théorie des signatures
Du fondement soignerait fort bien les tortures.
Croyez-moi donc, je suis une plante proctologue. »
« - Vous êtes bien effronté, Monsieur l’arbre aux cladodes !
Je vous l’assure, ne comptez pas sur moi pour faire
Ni la pâte à cul, ni l’onguent pour le derrière.
Leurs hématomes intimes, leurs secrètes émeraudes
Ces humains qui gémissent, presqu’un rien les taraude.
Qu’ils restent, lels Don Quichotte délaissant Rossinante
Et marchent, tels des cow-boys, les jambes divergentes».
Fragon, l’air un peu con, se dit mais bien trop tard
Qu’aux mots des renoncules il ne faut jamais croire.
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