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LA VIOLETTE DE GRANDVILLE



En mille huit cent quarante-sept,

La Monarchie étant en miettes,

Un artiste nommé Grandville,

Illustrateur fort apprécié,

Connu pour son élégant style

Dessina « Les Fleurs animées »,

Où Nature est espèce humaine,

Comme chez Jean de La Fontaine.

Il aimait tant les violettes :

Pour montrer l’une, il en fit sept !

S’il avait su que son dessin

Ferait un jour mon festin !


Voici donc, pour information,

L’histoire d’une herbe violacée,

Qui à force de s’excuser

Et de demander pardon,

Vit s’envoler le court printemps

Sans avoir trouvé son amant !


La jeunette était si discrète

Qu’elle dissimulait bien ses charmes.

- « Si de mes cousines de Parme,

De Toulouse, j’avais la recette,

J’exhalerais tous leurs parfums ! »

Disait-elle, d’un ton chagrin.

« Hélas, je ne sens que le foin,

Moi qui d’amour, ai tant besoin ! »


La belle était si timorée,

Qu’au concours de timidité,

Elle remporta le premier prix.

Mais elle n’eut jamais la vaillance

D’aller chercher sa récompense :

Sur le talus, qu’est-ce qu’on en rit !


Il faut croire que cette maladie

Dans la nature est contagieuse :

Un amoureux, pourtant bien mis,

Avait des vues sur une serveuse.

Il récolta des fleurs sauvages

Pour lui montrer ses sentiments.

Mais il manqua tant de courage

Que le bouquet fût pour Maman !


Ami(e), cueille aujourd’hui les fleurs

De l’amitié et du bonheur.

Et pour l’amour, dépêche-toi :

La grande horloge n’attend pas !


La violette, Viola sp

A la station du Granier, à ENTREMONT LE VIEUX (73), le 31 mars 2021

© texte et photos Yves YGER mars 2021

Toute reproduction à but commercial interdite



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