LE MYSTERE ROBERT
Il est une herbe, baptisée :
Herbe-à Robert, curieusement.
Ce nom m’a toujours intrigué.
Je cherche des renseignements :
Qui était-il, le Sieur Robert ?
Pour quelle gloire, en quel honneur,
Lui dédia-t-on ce géranium
Aux effluves de fourmilière ?
D’ailleurs vraiment, était-ce un homme ?
Nul ne le sait sur cette terre !
Travaillait-il comme palefrenier,
Garçon de ferme ou bien berger ?
Pour cet usage, l’herbe est connue
Pour chasser poux, insectes et puces,
Dans les litières, quelle bonne astuce :
Le bétail ne se gratte plus !
Se cachait-il derrière les murs
Pour satisfaire quelque luxure ?
Craignez, les filles, monsieur Robert !
Il a de bien curieuses manières :
Ce qu’il désire, c’est voir le buste
Des jouvencelles qui se rajustent.
Je n’y crois pas, à ces mamelles,
« Robert » alors serait pluriel !
Il n’est pas non plus botaniste ;
Je pense plutôt à un modiste :
Car en Breton, quand on en cause,
On parle de « spillou-mam-goz »,
Ce qui veut dire, en langage clair,
« Les épingles de la grand-mère »
Car ils ressemblent, ses longs pistils,
A des aiguilles, à des attaches
Servant à amarrer les coiffes,
Sur les chevelures indociles.
Moi je l’aime bien, cette herbe folle,
Qu’on trouve partout, ville et campagne
En toutes saisons, sur tous les sols,
Dans les jardins, dans les montagnes,
Et si son nom reste un mystère,
Je l’aurais mise dans la lumière !
Le Géranium Herbe-à-Robert, Geranium robertianum, à Beg Léguer, près de LANNION(22), le 10 août 2021
© texte et photos Yves YGER, Août 2021
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