LE SAPIN,LE FRENE, ET LES PETITS OISEAUX
C’était un vieux sapin, par Noël oublié
Planté dans le jardin, un lointain février.
L’hiver, familles de mésanges en abondance
Dans l’arbre de Noël avaient fait résidence.
C’était tout un village, que dis-je, un HLM.
Cessez de vous moquer, écoutez mon poème !
Sous le nid de Patta, Damoiselle passereau
Un hardi mésangeau du nom de Roméo
Un matin de janvier s’en vint zinzinuler :
Mais c’est difficile, une passerelle pour draguer !
- « Viens avec moi, ma chère, dans le frêne d’en face.
Ils ont mis un nichoir, il y a de la place.
Les maîtres de céans sont des gens comme il faut
Assurément militants de la LPO.
Patta, je suis fort impatient : nichons, nichons ! »
- « Ai-je bien entendu, que dites-vous, garçon ?
Je suis une mésange, et non point mammifère
Vous êtes un volatile aux curieuses manières ! »
Répondit la belle à l’audacieux prétendant.
- « Suis-moi, ma douce, je te ferais un matelas
Un nid de mousses, brins de laine et de poils du chat
Qu’il faut craindre avant tout et se nomme Poba.
Bientôt les jours heureux, à nous le Nirvana ! ».
Il lui fit tant l’article et tant il insista
Que la prudence de l’oiselle vite tomba.
Deux semaines sont passées.
Je peux imaginer
Que presque en haut du frêne,
Il y en a deux qui s’aiment
Car dans le nid tout rond,
Tout rond, petit, Patta pond.
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