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LE TRAITE DES PIMPRENELLES


C’est le traité des pimprenelles,

La conférence minuscule :

Vous saurez tout, en distanciel,

Sur cette plante, en préambule.


Où êtes-vous, années anciennes ?

Sur la télé, une seule chaîne !

Avec son nom de demoiselle,

Elle se languit de Nicolas,

Du gros Nounours, l’ami fidèle,

Et des plateaux de cinéma.


Admirez ses feuilles en dentelle,

Comme un petit feu d’artifice,

Qui toutes ensemble jaillissent

Sur les vallons et les margelles.

Alors, sortez votre Opinel :

Ne craignez rien, c’est naturel !

Croquez en un petit bout,

Et du concombre, aimez le goût !


Un savant nommé Paracelse,

Voyant ses fleurs, couleur sanguine,

Déclare un jour, avec hardiesse,

Que selon sa folle doctrine,

Elle guérirait plaies et blessures :

Ce postulat, un peu suspect,

On le qualifie désormais

De Théorie des signatures :

« L’herbe guérit la maladie

Avec laquelle elle coïncide ».

C’est un principe, d’après lui,

Mais une hypothèse candide.


Depuis qu’est passé le Grand Homme,

On la nomme aussi Sanguisorbe,

Sanguisorba ou Poterium.

Il n’est pas certain qu’elle résorbe

Les puissantes hémorragies,

Mais si c’est un bobo petit,

On peut quand même s’en appliquer

Si l’on a bien désinfecté.

Ainsi la phytothérapie

Est médecine d’aujourd’hui !


Elle est pour moi la renaissance,

La joie du printemps revenu,

Les découvertes de l’enfance,

Le trésor en haut du talus.


Si riche, celui qui sait aimer

La Nature, ses métamorphoses,

Que lorsqu’il sait le nom des choses,

Il les possède en vérité.



La Petite Pimprenelle, Sanguisorba minor

A SAINT CHRISTOPHE SUR GUIERS(73), le 8 avril 2021

© Texte et photos, Yves YGER, avril 2021

Toute utilisation à but commercial interdite




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